Maria

Maria, le treizième ouragan)ble de la saison, est heurement passé bien au nord de Haïti et même s’oriente pour ne pas remettre chez Richard Branson. À Jérémie le temps est assez changeant avec des passages de pluie répétés et une mer spécialement houleuse.

Du coup, comme Maria nous laisse tranquille, j’ai tout le temps de faire la lessive.

Eau courante

Comme au Mexique, ou au Costa Rica, l’eau courante signifie posséder un gros tank noir en matière plastique sur son toit. Ce réservoir en hauteur est à alimenter de manière régulière, chez nous tous les trois ou quatres jours si on est économe.

Pour le remplir, il faut activer une pompe électrique se trouvant juste à côté. Et c’est plutôt chaud. Pour la simple raison que le câble d’alimentation est un gros bricolage fait de trois câbles différents et pas mal de ruban adhésif. Actuellement ça le fait, mais à notre arrivée l’extrémité devait provenir d’une lampe de chevet et prenait feu ou fondait quand la pompe demandait un peu trop d’ampères. Pour que la pompe s’amorce correctement, il faut ouvrir un bout de la « canalisation » et y verser de l’eau. Du coup, une fois amorcé un maximum d’eau en ressort et il faut réussir à remettre le bouchon le plus vite possible. Faire ceci sachant que tous les fils électriques sont potentiellement pourris inquiète un peu. Et ce n’est pas de l’eau distillée, donc elle est conductrice.

Cet eau nous sert à nous doucher, laver et faire la vaisselle directement. Pour tout ce qui est cuisine, il faut faire remplir des gallons en plastique d’eau déminéralisée par osmose inverse et ozonage. Bref, une eau morte alors qu’on est sensé pouvoir obtenir bon nombre de sels minéraux ou de vitamines par l’eau. Du coup, des compléments alimentaires sont indispensables afin d’éviter les crampes musculaires à répétition.

Lessive

À la main, forcément. Un grand moment qui est aussi l’occasion d’être un bon recycleur. En effet, l’eau de lessive sert ensuite à récurer les sols puis à tirer la chasse d’eau. L’eau de nos douches termine également dans une bassine puis comme eau de chasse. Ce n’est pas toujours heureux quand une colonie de larve de moustique s’installent dans un bidon, mais dans l’ensemble ça le fait.

Et petit truc pour ceux qui n’ont jamais fait leur lessive de cette manière, ne laissez pas votre linge tremper en plein soleil. Les lessives modernes sont tellement pleines de chimie, qui rendent effectivement le linge plus banc que blanc en reflétant les ultra-violet, que la lumière directe risque de décolorer votre linge. Dans notre cas, c’est une robe rouge qui n’est plus si rouge par endroit. Oups.

Électricité

Et finalement, vu que l’électricité fonctionne de 19h à minuit, on jongle avec un pauvre panneau solaire et quatre batteries. Ces derniers temps, l’inverteur, ce truc qui transforme du 12V continu en 110 alternatif pour que recharger des smartphones, et autres laptops qui fonctionnent au 20V continu, déconne plein tube. Du coup, la journée on ne branche les appareils qu’à tour de rôle. Pas simple…

Il y a également une génératrice de secours, au besoin qui nous a bien dépanné quand il n’y avait plus d’eau ou plus de batteries.

Vivre dans un environnement où l’accès à l’eau est compliqué est intéressant. Et attention, dans notre cas, c’est encore le confort. J’aime bien l’idée d’avoir des eaux plus ou moins sales que l’on passerait d’un résevoir à l’eau. Faire sa vaisselle, se laver à l’eau de pluie. Boire la bonne eau et tirer la chasse avec des eaux de douches, de lavabo de salle de bain semble économique. Même si tout ceci est ridicule quand on pense aux pollutions liées à l’agriculture (même bio).